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Autre angle proposé : à Abidjan, la bataille discrète pour l’indépendance agrochimique du pays

𝘼𝙗𝙞𝙙𝙟𝙖𝙣, 𝘾𝙤̂𝙩𝙚 𝙙’𝙄𝙫𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙡𝙚 04 𝙙𝙚́𝙘𝙚𝙢𝙗𝙧𝙚 2025 — Dans les laboratoires de l’Université Nangui Abrogoua (UNA), la mise au point d’un futur biopesticide ne représente pas seulement une avancée pour les maraîchers : elle s’inscrit dans une stratégie plus vaste et moins visible, celle de la souveraineté agricole ivoirienne.
Car derrière les tubes à essai et les protocoles scientifiques, un enjeu majeur se joue : 𝐫𝐞́𝐝𝐮𝐢𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂𝐨̂𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐩𝐞𝐬𝐭𝐢𝐜𝐢𝐝𝐞𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞́𝐬, un marché dominé par quelques multinationales et dont les variations de prix fragilisent chaque année un peu plus les petits producteurs.
L’initiative soutenue par le Fonds pour la Science, la Technologie et l’Innovation – FONSTI, financée à environ 45 millions de FCFA, apparaît ainsi comme un levier économique autant que sanitaire.
Les chercheurs de l’UNA, en explorant les propriétés de trois plantes locales, entendent démontrer que l’innovation ivoirienne peut offrir une alternative crédible à ces intrants coûteux qui grèvent les marges des maraîchers.
𝐃𝐞𝐫𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐦𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐞́𝐜𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐫𝐚𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭 𝐝𝐞 𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐬𝐞 𝐫𝐞𝐝𝐞𝐬𝐬𝐢𝐧𝐞.
À mesure que le pays ambitionne de moderniser ses chaînes de valeur agricoles, l’enjeu n’est plus seulement de produire plus, mais de produire autrement, avec des solutions conçues localement, maîtrisées localement, et adaptées aux réalités du terrain.
L’intégration des producteurs à chaque étape du projet n’est donc pas anodine.
Elle traduit la volonté d’éviter l’écueil classique des innovations importées : l’inadéquation entre produit scientifique et pratiques paysannes. Les équipes de l’UNA semblent l’avoir compris : 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 𝐚𝐠𝐫𝐢𝐜𝐨𝐥𝐞 𝐧𝐞 𝐬𝐞 𝐝𝐞́𝐜𝐫𝐞̀𝐭𝐞 𝐩𝐚𝐬, 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐬𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐢𝐭 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐜𝐞𝐮𝐱 𝐪𝐮𝐢 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞.
Pour le Fonds pour la Science, la Technologie et l’Innovation – FONSTI, qui encourage depuis plusieurs années les projets à forte valeur ajoutée locale, l’enjeu est clair : faire de la recherche scientifique un bras armé de la politique économique.
En valorisant des plantes issues de la pharmacopée ivoirienne, le programme soutient à la fois la biodiversité nationale et l’émergence d’un marché local des biopesticides.
Cette initiative, encore expérimentale, entre en résonance avec un mouvement global : celui d’une agriculture moins dépendante des intrants synthétiques, plus résiliente face aux crises, et davantage ancrée dans ses ressources propres.
Mais elle dit aussi quelque chose de la nouvelle posture de l’Université Nangui Abrogoua.
Sous l’impulsion de sa présidente, la Professeure Yoboué Véronique, l’institution entend assumer un rôle stratégique : celui de transformer la recherche en outil de souveraineté.