Grand-Bassam, 25–26 novembre 2025 – La Côte d’Ivoire franchit une étape déterminante dans la transformation de son écosystème scientifique et d’innovation. Pendant deux jours, une soixantaine d’acteurs issus du monde académique, institutionnel et économique ont pris part à un atelier national consacré à l’évaluation de l’impact de la recherche (EIR) et au renforcement des partenariats public-privé (PPP).
Organisé par le Fonds pour la Science, la Technologie et l’Innovation (FONSTI), avec l’appui du African Centre for Technology Studies (ACTS), cet atelier a débouché sur l’adoption d’une feuille de route nationale, véritable levier pour une recherche plus visible, plus utile et mieux intégrée aux priorités de développement du pays.
La cérémonie d’ouverture a donné le ton.
Le Dr Sangaré Yaya, Secrétaire Général du FONSTI, a insisté sur la nécessité de rendre visibles les impacts de la recherche afin de renforcer la redevabilité et d’éclairer les décisions publiques par des données fiables.
Quant au représentant du MESRS, le Professeur Bamba Abdourahamane, il a souligné que les PPP constituent un passage obligé pour accélérer la valorisation des résultats scientifiques et rapprocher chercheurs et entreprises.
La conférence inaugurale animée par le Professeur Konté Almamy a permis de rappeler l’importance d’une évaluation systématique de l’impact de la recherche et les conditions nécessaires pour y associer durablement le secteur privé.
La première journée a été rythmée par deux panels de haut niveau :
• le premier consacré aux méthodes d’évaluation de l’impact ;
• le second aux opportunités de financement et de valorisation offertes par les PPP.
Ces discussions ont mis en lumière des initiatives prometteuses, tout en révélant des défis récurrents, notamment en matière de transfert technologique, d’incitations à l’investissement privé et de gouvernance de l’impact.
La deuxième journée a approfondi ces réflexions autour du thème :
« Renforcer les synergies entre la recherche, les entreprises et les décideurs publics ».
Sous la modération du Pr Konté Almamy, des experts tels que le Dr Aké Adou Mathieu (CCI-CI), M. Alain Keïta (MESRS) et le Dr Evrard Akrassi (CI-PME) ont souligné la nécessité d’une meilleure orchestration des interactions entre les acteurs académiques, économiques et publics afin de créer davantage de valeur économique et sociale.
Les participants ont ensuite été répartis en trois groupes de travail pour co-construire une vision commune.
Encadrés par des experts et rapporteurs – M. Evrard N’Guessan, Dr Kouadio Olivier et M. Kambiré Wilfried –, les groupes ont consolidé des propositions concrètes autour de trois grands axes :
- Instaurer un cadre national d’évaluation de l’impact
Avec des méthodologies standardisées, des mécanismes de suivi rigoureux et des indicateurs harmonisés pour mesurer l’efficacité des investissements publics dans la recherche. - Renforcer les partenariats public-privé
À travers des incitations adaptées, une meilleure implication du secteur privé dans les projets de recherche, et la création de plateformes dédiées au transfert de technologies et à l’incubation. - Identifier des institutions pilotes
Universités, centres de recherche, entreprises et structures gouvernementales seront mobilisés pour expérimenter, accompagner et suivre la mise en œuvre des actions prioritaires.
Ces contributions ont nourri la feuille de route nationale, un document stratégique qui propose des actions réalistes, une stratégie de déploiement progressif et un mécanisme de suivi pour ancrer durablement l’EIR et les PPP dans le paysage scientifique ivoirien.
La cérémonie de clôture a salué deux jours d’échanges intenses et fructueux.
Le FONSTI a réaffirmé son engagement à moderniser le système national de recherche à travers trois ambitions majeures :
• renforcer la redevabilité et la transparence dans l’utilisation des ressources publiques consacrées à la recherche ;
• accroître le rôle du secteur privé comme acteur stratégique de l’innovation ;
• aligner les productions scientifiques sur les priorités nationales de développement durable.
Avec l’adoption de cette feuille de route, la Côte d’Ivoire dispose désormais d’un cadre clair pour mesurer l’impact de sa recherche, stimuler l’innovation et favoriser des collaborations plus efficaces entre chercheurs, entreprises et institutions publiques.
Cet atelier marque une étape majeure dans la construction d’un écosystème scientifique plus dynamique, plus compétitif et résolument tourné vers le développement national.
